Dans une interview accordée en octobre dernier, notre ambassadrice Lou Fontanel nous partageait sa décision radicale d’arrêter l’équitation. Une pratique qu’elle exerçait depuis toute petite au sein d’écuries professionnelles, et en compétition, jusqu’aux CSI 2*. Remise en question et nouveau départ : Lou s’installe dans de nouvelles écuries lyonnaises avec Hevie Karef, l’une de ses anciennes juments. Un parcours suivi par beaucoup d’internautes, on fait le point.
Tu as annoncé reprendre l’équitation il y a quelques semaines sur tes réseaux sociaux, quel a été l’élément déclencheur ?
Il n’y a pas eu vraiment de déclic. C’est plutôt une décision qui est venue progressivement lorsque j’ai commencé la gestion des réseaux sociaux de la marque de vêtements d’équitation de ma mère : By KRF. Je me suis alors rendue compte que ce milieu m’animait encore, et que remettre un pied dans le monde du cheval redonnait vraiment un sens à ma vie. J’ai commencé à me questionner sur les conditions de ma reprise, avec quel cheval...et au fur et à mesure, j'ai eu réponse à toutes ces questions.
Lors de notre dernier entretien, tu disais souhaiter te "concentrer sur un seul cheval et faire LA rencontre". Hevie ne t’est pas inconnue et pourtant elle t’accompagne dans cette nouvelle aventure, comment l’expliques-tu ?
Lors de ma reprise, je me suis questionnée sur le fait de recommencer avec ma jument de longue date, Violetta. Je suis passée par beaucoup de communication animale avec elle, pour savoir ce qu’elle voulait. À l’issue de ce travail, d'observation et d'une grande réflexion de la part de mon entourage, j'ai préféré la laisser vivre tranquillement au pré. Je ne voulais plus lui imposer un changement de vie et bouleverser de nouveau ses habitudes. Un jour, ma mère m’a proposé de reprendre avec Hevie Karef, une de ses juments qui était encore dans nos écuries. Après une année compliquée sur les plans professionnels et personnels, je me suis dit que me tourner vers un cheval que je connaissais et que j’ai formé, était quelque chose qui me rassurait pour une reprise après 8 mois d’arrêt. Et quand je me suis surprise à rêver d’un avenir sur les concours avec Hevie, la question ne s’est plus posée : je me suis dit que j’étais prête à remonter avec elle.
Comment vis-tu ce nouveau rôle de propriétaire d’un seul cheval ?
Pour l’instant, j’ai encore un travail à faire sur moi-même, pour ne pas la voir comme un « coéquipier », à l’image des chevaux qui m’étaient confiés dans mon ancienne vie de cavalière. Je dois apprendre, au delà des objectifs sportifs, à la voir comme « ma » jument et à m’ouvrir à cette responsabilité à part entière, que je ne connaissais pas jusqu’à présent.
Avant ta pause, tu souhaitais te professionnaliser dans le milieu du cheval. Aujourd’hui, as-tu abandonné cette idée ?
Je n’ai pas complètement abandonné l’idée. Ce que je ne veux pas, c’est rencontrer des difficultés pour pouvoir vivre de ce métier. Je n’exclus pas de me professionnaliser dans les chevaux d’ici 10-20 ans si une opportunité se présente. Mais aujourd’hui, ce n’est pas du tout d’actualité : garder l’équitation comme hobby, sans avoir d’objectifs précis qui me mettent la pression, c’est quelque chose qui me convient très bien.
Tu as quitté les écuries familiales pour commencer un nouveau chapitre ailleurs, comment vis-tu cette décision ?
Issue d’une famille qui travaille dans le cheval, c’est tout nouveau pour moi de me retrouver dans des écuries que je ne connaissais pas. J’apprécie le fait d’être une propriétaire comme les autres et de me retrouver au même niveau que tous les cavaliers. Je prends plaisir à m’y rendre en soirée après le travail, comme n’importe quel propriétaire. Je ne ressens plus de stress.
Durant ce moment de pause, t’es-tu essayée à d’autres sports ?
Je me suis mise à aller à la salle pour faire de la musculation. J’ai mis du temps à apprécier cette activité, mais aujourd’hui je prends plaisir à allier musculation et équitation. Ce sont deux sports qui se complètent parfaitement et j’aimerais beaucoup communiquer davantage dessus sur mes réseaux sociaux. Et qui sait ? Je pourrai peut-être un jour créer un programme sportif destiné aux cavaliers avec un coach !
Influente sur les réseaux sociaux, as-tu eu des retours d’expériences de cavaliers qui ont vécu la même chose que toi ?
Lorsque j’ai annoncé mon arrêt il y a 8 mois, beaucoup de cavaliers de loisir se sont retrouvés dans mon histoire. Et lorsque j’ai annoncé ma reprise, j’ai eu des retours de cavaliers de concours me disant comprendre ce que je ressens, parce qu’ils étaient eux aussi passés par cette période de creux, mais qu'ils n'en avaient simplement jamais parlé.
Ce temps de pause t’a t-il permis de te fixer de nouveaux objectifs professionnels et personnels ?
Ces quelques mois m’ont aidée à me rendre compte de l’importance des réseaux sociaux dans ma vie. J’ai envie de trouver ma voie, et je pense que je peux m’épanouir dans cet univers. J’ai aussi pris conscience de certains évènements que je n’ai pas su apprécier à leur juste valeur dans mon passé. Quand j’avais 15 ans par exemple, j’ai eu la chance de participer au circuit Amateur Gold Tour. C’était une super expérience mais je n’en ai pas profité car j’étais trop focalisée sur les 4 points que j’avais fait en finale. Si j’ai la chance d’y participer à nouveau avec Hevie, je savourerai chaque instant !
Comment vois tu l’avenir ?
Pour mon avenir de cavalière, j’ai envie de laisser choisir Hevie. C’est elle qui décidera où elle veut m’emmener, sans que je fixe d’objectifs. Je veux créer une relation de complicité avec elle et on verra ce qu’on arrive à réaliser ensemble. Concernant mon avenir professionnel, j’aimerais me développer encore davantage sur les réseaux sociaux, et trouver un équilibre entre mes réseaux personnels et ceux que je gère pour des clients.
