Le Hunter, discipline star en 2023 ?
Sport - REPORTAGE

Le Hunter, discipline star en 2023 ?

Le Hunter, vous connaissez ? Cette discipline venue tout droit des Etats-Unis, qui allie technicité et élégance à l’obstacle, gagne du terrain en France. A l’image des 10 étapes de la saison 2023 du circuit « National Style et Equitation » ou de l’association Coeur de Hunter, créée en Bretagne pour répondre à une demande croissante. Gros plan sur le Hunter, avec des professionnels de la discipline : Ronan Hemon, cavalier professionnel de Hunter et Président de la commission Hunter Ile de France, mais aussi Fleur Lefloch, présidente de l’association Coeur de Hunter. 


I) Une discipline qui attire


Un développement au niveau régional  


Le Hunter est la parfaite alternative entre le CSO et le dressage. Elle séduit de nombreux cavaliers qui voudraient s’y essayer, ou d’autres qui souhaiteraient se mettre à la compétition. 


Une volonté grandissante que ressent Ronan Hemon : « Depuis quelques années, je suis de plus en plus sollicité partout en France pour donner des stages. Je remarque qu’il y a vraiment un intérêt de tous les publics : que ce soit des jeunes cavaliers ou des enseignants. Les moniteurs d’équitation prennent conscience que c’est primordial de pouvoir enseigner les bases à leurs élèves. »


Ce développement de la discipline au niveau régional a fait naître l’association Coeur de Hunter. Créée en octobre 2022, il s’agit d’une des seules associations du Morbihan (56) dans une démarche progressive pour faire découvrir le Hunter et le faire pratiquer à travers des stages. « On est une réponse à un fort intérêt de la part des cavaliers. Quand j’ai exposé l’idée de fonder cette association, je me suis rendue compte de l’engouement qu’il y avait autour du Hunter. Depuis la création de l’association, on a organisé 3 stages d’apprentissage de 20 places, qui ont été remplis chaque fois en quelques jours seulement. Et pour chaque session, on rencontre des cavaliers différents. » s’enthousiasme la présidente, Fleur Lefloch. Ce succès a même conduit les 5 membres de Coeur de Hunter à ouvrir une commission départementale, inexistante jusqu’à lors. 

Une pratique mise en avant par la FFE  


Au niveau national, la Fédération Française d’Equitation a agit en conséquences à cet engouement autour du Hunter. Depuis 2018, elle a créé le circuit « National Style Equitation ». A l’issue de ce circuit, seront récompensés : le plus beau cheval lors de l’épreuve Style, et le cavalier le plus élégant dans l’épreuve Equitation. En 2023, 8 étapes seront organisées à travers l’hexagone, avec une finale lors d’un événement prestigieux : à EquitaLyon.


La FFE a également mis en place le Printemps Style et Equitation. Cet évènement a lieu annuellement lors des vacances de Pâques au Parc Equestre Fédéral. Il se tient sur une semaine et s’adresse à toutes les personnes intéressées par le Hunter : cavaliers, juges, chefs de piste…Le programme est défini à l’avance, avec des journées de formation, puis de mise en application. L’occasion de rassembler une grande communauté de passionnés. En 2023, le Printemps Style et Equitation aura lieu du 15 au 20 avril.  

II) Le Hunter, c’est quoi ? 


Les différentes façons de le pratiquer  


Il parait important de rappeler ce qu’est réellement le Hunter. 

Il s’agit d’une discipline équestre, dont l’objectif est d’enchainer un parcours de saut d’obstacles en respectant la plus grande harmonie. Ainsi, contrairement au CSO, il ne sera pas question de juger la vitesse, mais plutôt la position du cavalier, l’utilisation des aides, et le bon fonctionnement du couple cavalier - cheval. 

« Le Hunter est une discipline à part entière, au même titre que le CSO ou le dressage. Lorsque l’on décide de s’y mettre, c’est qu’on adhère à l’esprit de ce sport. Le Hunter est idéal pour apporter les bases de l’équitation et apprendre aux cavaliers à monter. Et pour ceux qui souhaiteraient faire du Hunter leur discipline, il faudra qu’il choisissent entre le Hunter « Style » ou le Hunter « Equitation. », explique Ronan Hemon. 

Car oui, il existe 2 types d’épreuves bien distinctes en compétition de Hunter : 

  • Le Hunter « Equitation » : dans ce type d’épreuves, c’est essentiellement l’équitation du cavalier qui est jugée, en fonction de son équilibre, de son fonctionnement à cheval, de la discrétion des aides, etc. Les chevaux choisis dans cette épreuve doivent être plutôt calmes et stables, afin de mettre en valeur l’équitation du cavalier. 
  • Le Hunter « Style » : dans cette épreuve, c’est le cheval qui est jugé. Les critères de notation sont : le modèle, la locomotion, et le style à l’obstacle. Un « bon » cheval de Hunter Style est un cheval d’obstacle, capable d’avoir une parabole de saut ronde, d’être régulier au niveau de ses sauts, d’enchainer un parcours dans le calme. Au niveau de son modèle, il doit présenter une belle encolure, une petite tête et de bons aplombs. 


Un peu moins connu mais également pratiqué, le Hunter « mixte », qui juge à la fois le cavalier et le cheval, de la tenue du cavalier aux abords des obstacles par le cheval.

Du dressage au Hunter, il n’y a qu’un pas 


Lors d’une épreuve de Hunter, l’enchainement du parcours d’obstacles a son importance, mais pas que. Il emprunte aussi quelques règles du dressage : le tracé, les courbes, les changements de pied, sont tout aussi essentiels. « Avant de se lancer sur le parcours, le cavalier se voit remettre un protocole, comme en dressage. Il devra réaliser des transitions, des cercles entre les obstacles et il sera noté sur la fluidité. », précise Fleur LeFloch. 

Pourquoi le pratiquer ? 


Le Hunter est à la base de l’équitation


Aux Etats-Unis, le Hunter est bien plus pratiqué que le CSO. Il s’agit d’un passage obligatoire pour les cavaliers, avant de se lancer dans une autre discipline, qui leur permet d’avoir une très bonne formation sur les bases (la position, l’équilibre…).« Le Hunter, c’est la définition de l’équitation : apprendre à bien se tenir, le fonctionnement du cheval, etc. C’est pour ça qu’il est important que la discipline continue à se développer en France. Dans le haut niveau, certains cavaliers peuvent servir d’exemple pour apprendre les bases. Moi par exemple, quand je cherche des idées d’exercices pour mes cours, je m’inspire de grands cavaliers de CSO, comme Eric Louradour par exemple. Ce sont des cavaliers qui travaillent sur le fond et sur la forme, notre base de travail doit être la même. » explique Ronan Hemon. 

Un respect du bien-être du cheval 


Dans une époque où le bien-être animal est de plus en plus scruté et recherché, le Hunter est la discipline qui respecte le plus cette valeur. La pratique met en avant une équitation efficace et juste, en favorisant les cavaliers les plus respectueux de l’intégrité physique et morale de leurs chevaux. « A parcours identiques, le cavalier qui aura monté son cheval une embouchure simple, sera automatiquement devant celui qui aura monté avec une embouchure forte. L’esprit du Hunter c’est la légèreté, la simplicité. », précise Ronan Hemon. 


Une recherche du bien-être qui se traduit sur les terrains de concours par une pression qui n’est pas la même qu’en compétition de CSO. « En Hunter, les cavaliers sont là pour prendre leur temps, il n’est pas question de vitesse et de précipitation. Il n’y a pas de stress et c’est très bénéfique pour le mental des chevaux. On souhaite ramener des valeurs de relâchement et de compréhension de l’animal en prenant le temps et en se rapprochant des choses simples. » confie Fleur LeFoch.  


Alors si toi aussi, tu souhaites essayer le Hunter