Le Hunter, vous connaissez ? Cette discipline venue tout droit des Etats-Unis, qui allie technicité et élégance à l’obstacle, gagne du terrain en France. A l’image des 10 étapes de la saison 2023 du circuit « National Style et Equitation » ou de l’association Coeur de Hunter, créée en Bretagne pour répondre à une demande croissante. Zoom sur le Hunter, avec des professionnels de la discipline : Ronan Hemon, cavalier professionnel de Hunter et Président de la commission Hunter Ile de France, mais aussi Fleur Le Floch, présidente de l’association Coeur de Hunter.
I) Une discipline qui attire
Un développement au niveau régional
Le Hunter est la parfaite alternative entre le CSO et le dressage : il permet d'enchainer un parcours de saut d'obstacles, tout en prenant le temps de travailler son cheval. Bien que le Hunter ait été importé en France il y a plusieurs années déjà, il a mis du temps à trouver sa place, dans l'ombre des 3 disciplines olympiques. Mais ces dernières années, le vent a tourné : le Hunter attire et séduit de nombreux cavaliers, du plus petit niveau aux enseignants ou professionnels. Depuis 2015 par exemple, le nombre d'épreuves Amateur organisées sur l'hexagone a fortement augmenté : seulement 703 ont eu lieu en 2015 alors qu'on en compte 1 072 en 2022. Le nombre d'engagés s'est donc aussi amplifié : 6 111 en 2015 contre 8 649 en 2022.
Un engouement que ressent Ronan Hemon, cavalier professionnel de Hunter : « Depuis quelques années, je suis de plus en plus sollicité partout en France pour donner des stages. Je remarque qu’il y a vraiment un intérêt de tous les publics : que ce soit des jeunes cavaliers ou des enseignants. Les moniteurs d’équitation prennent conscience que c’est primordial de pouvoir enseigner les bases à leurs élèves. »
Le développement de la discipline a aussi fait naître des initiatives au niveau régional. C'est le cas de l’association Coeur de Hunter. Créée en octobre 2022, il s’agit d’une des seules associations du Morbihan (56) dans une démarche progressive pour faire découvrir le Hunter et le faire pratiquer à travers des stages. « On est LA réponse à un fort intérêt de la part des cavaliers. Quand l'idée est née de fonder cette association, je me suis rendue compte de l’engouement qu’il y avait autour du Hunter. Depuis la création de l’association, on a organisé 3 stages d’apprentissage de 20 places, qui ont été remplis chaque fois en quelques jours seulement. Et à chaque session, on rencontre des cavaliers différents. » s’enthousiasme la présidente de l'association, Fleur Le Floch. Ce succès a même conduit les 5 membres de Coeur de Hunter à ouvrir une commission départementale, inexistante jusqu'alors.
Une pratique mise en avant par la FFE
Au niveau national, la Fédération Française d’Equitation a agit en conséquences à cet engouement autour du Hunter. Depuis 2018, elle a créé le circuit « National Hunter FFE ». A l’issue de ce circuit, seront récompensés : le plus beau cheval lors de l’épreuve Style, et le cavalier le plus élégant dans l’épreuve Equitation. En 2023, 9 étapes seront organisées à travers l’hexagone : Istres, Deauville, Tours Pernay, Rodez, Maisons-Laffite, Angers Corné, Vierzon, Compiègne, Lamotte-Beuvron. Et une finale lors d’un événement prestigieux : à EquitaLyon.
La FFE a également mis en place le Printemps Style et Equitation. Cet évènement a lieu annuellement lors des vacances de Pâques au Parc Equestre Fédéral. Il se tient sur une semaine et s’adresse à toutes les personnes intéressées par le Hunter : cavaliers, juges, chefs de piste…Le programme est défini à l’avance, avec des journées de formation, puis de mise en application. L’occasion de rassembler une grande communauté de passionnés. En 2023, le Printemps Style et Equitation aura lieu du 15 au 20 avril.
II) Le Hunter, c’est quoi ?
Les différentes façons de le pratiquer
Il parait important de rappeler ce qu’est réellement le Hunter. Il s’agit d’une discipline équestre, dont l’objectif est d’enchainer un parcours de saut d’obstacles en respectant la plus grande harmonie. Ainsi, contrairement au CSO, il ne sera pas question de juger la vitesse, mais plutôt la position du cavalier, l’utilisation des aides, et le bon fonctionnement du couple cavalier - cheval. « Le Hunter est une discipline à part entière, au même titre que le CSO ou le dressage. Lorsque l’on décide de s’y mettre, c’est qu’on adhère à l’esprit de ce sport. Le Hunter est idéal pour apporter les bases de l’équitation et apprendre aux cavaliers à monter. Et pour ceux qui souhaiteraient faire du Hunter leur principale discipline, il faudra qu’il choisissent entre le Hunter « Style » ou le Hunter « Equitation. », explique Ronan Hemon.
Car oui, il existe 2 types d’épreuves bien distinctes en compétition de Hunter :
- Le Hunter « Equitation » : dans ce type d’épreuves, c’est essentiellement l’équitation du cavalier qui est jugée, en fonction de son équilibre, de son fonctionnement à cheval, de la discrétion des aides, etc. Les chevaux choisis dans cette épreuve doivent être plutôt calmes et stables, afin de mettre en valeur l’équitation du cavalier. Cette épreuve est notée sur 100 points (dont 40 points pour la réalisation des contrats) et le cavalier est jugé selon son harmonie avec le cheval. Chaque contrat non respecté enlève des points.
- Le Hunter « Style » : dans cette épreuve, c’est le cheval qui est jugé. Les critères de notation sont : le modèle, la locomotion, l'éducation, et le style à l’obstacle. Un « bon » cheval de Hunter Style est un cheval d’obstacle, capable de bien articuler son saut, d’être régulier au niveau de ses sauts, et d’enchainer un parcours dans le calme. Au niveau de son modèle, il doit présenter une belle encolure, une petite tête et de bons aplombs. Cette épreuve est notée sur 20 points.
Du dressage au Hunter, il n’y a qu’un pas
Lors d’une épreuve de Hunter, l’enchainement du parcours d’obstacles a son importance, mais pas que. Il emprunte aussi quelques règles au dressage : le tracé, les courbes, ou encore les changements de pied. « Avant de se lancer sur le parcours, le cavalier se voit remettre un protocole, comme en dressage. Il devra réaliser des transitions, des cercles entre les obstacles et il sera noté sur la fluidité de la reprise. », précise Fleur Le Floch.
III) Pourquoi le pratiquer ?
Le Hunter est à la base de l’équitation
Aux Etats-Unis, le Hunter est bien plus pratiqué que le CSO. Il s’agit d’un passage obligatoire pour les cavaliers, avant de se lancer dans une autre discipline. Et pour cause : il permet d’avoir une très bonne formation sur les bases (la position, l’équilibre…).« Le Hunter, c’est la définition de l’équitation : apprendre à bien se tenir, à comprendre le fonctionnement du cheval, etc. C’est pour ça qu’il est important que la discipline continue à se développer en France. Dans le haut niveau, certains cavaliers le pratiquent sans vraiment sans rendre compte. Moi par exemple, quand je cherche des idées d’exercices pour mes cours, je m’inspire de grands cavaliers de CSO. Ce sont des hommes de chevaux qui travaillent sur le fond et sur la forme. Notre base de travail doit être la même. » explique Ronan Hemon.
Un respect du bien-être du cheval
Dans une époque où le bien-être animal est de plus en plus scruté et recherché, le Hunter est la discipline qui respecte le plus cette valeur. Sa pratique met en avant une équitation efficace et juste, en favorisant les cavaliers les plus respectueux de l’intégrité physique et morale de leurs chevaux. « A parcours identiques, le cavalier qui aura monté son cheval avec une embouchure simple, sera automatiquement devant celui qui aura monté avec une embouchure forte. L’esprit du Hunter c’est la légèreté, la simplicité. », précise Ronan Hemon.
Une recherche constante du bien-être qui se traduit aussi sur les terrains de concours par une pression qui n’est pas la même qu’en compétition de CSO. « En Hunter, les cavaliers sont là pour prendre leur temps, il n’est pas question de vitesse et de précipitation. Il n’y a pas de stress et c’est très bénéfique pour le mental des chevaux. Par la pratique, on souhaite amener des valeurs de décontraction et de compréhension de l’animal en prenant le temps et en se rapprochant des choses simples. » confie Fleur Le Floch.
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Source : FFE
Crédit photo : Laurine.K.Photographe