Il existe de nombreuses raisons qui font qu’un cheval ne peut pas, ou ne plus courir. Manque de performance, condition physique, blessure, âge... sont tout autant de facteurs justifiant l’arrêt des courses ou l’incapacité d’un cheval à courir. Il arrive aussi que celui-ci ne soit tout simplement pas destiné à cet univers.
Parfois, il s’agit tout simplement de chevaux qui n’ont plus l’envie de courir. Il faut alors les écouter et leur proposer un nouvel avenir.
Ils restent pour autant des chevaux très volontaires qui « font les choses avec le cœur pour nous faire plaisir » selon Aurélie MALET de l’association Passerelle. Leur trouver un avenir qui correspondra à leur profil est une priorité pour la FNCH (Fédération Nationale Des Courses Hippiques), soucieuse du bien-être de ses équidés.
C’est pourquoi il existe plusieurs associations qui ont pour but de proposer une toute nouvelle vie aux chevaux réformés :
- La FFR (Fédération Française De La Reconversion)
- Passerelle (pour les trotteurs)
- Au-delà des pistes (pour les galopeurs)
1/ Quelles sont les chemins possibles après la course ?
Par la variété des raisons de reconversion et le caractère personnel de chaque cheval, il n’existe pas une route unique. Chaque individu se démarque et avance à son propre rythme sur un parcours bien à lui. Il existe donc autant de chemins possibles après la reconversion que des chevaux.
Les associations ne disposent pas de critères discriminants pour accueillir un nouveau pensionnaire, à partir du moment ou un accord est trouvé avec le propriétaire ou l’éleveur, n’importe quel cheval est récupéré les bras grands ouverts afin de lui offrir une nouvelle vie adaptée à son profil.
Il est également important d’insister sur la polyvalence des races de course qui peuvent nous surprendre dans de nombreux domaines où nous ne les attendons pas ! On retrouve par exemple beaucoup de pur-sang en Polo, en Horse-Ball ou encore en concours complet. Leur endurance, leur mental et leur grand cœur leur offre un excellent bagage pour ces disciplines.
« Ils peuvent tout faire » nous dit Carole DESMETZ de l’association Au-delà des Pistes à propos de ces chevaux qui ont, à tort, l’image du cheval fou alors qu’ils sont en réalité très matures, notamment grâce à leur apprentissage qui a débuté tôt.
Chaque cheval est placé dans une écurie de reconversion correspondant à ses besoins. Il existe différentes structures spécialisées selon les domaines (convalescence, débourrage, etc.). Les chevaux y sont encadrés par des experts et des professionnels de l’élevage.
2/ Le rôle des associations dans la reconversion des chevaux
Gage de qualité, les associations ont pour rôle d’assurer le bien-être du cheval et de le placer dans la structure qui lui convient le mieux. Un cheval blessé sera par exemple soigné dans un centre spécialisé.
Les chevaux étant aptes à ré-entamer une carrière sportive seront redébourrés avec les bases de l’équitation classique. Des codes qui nous paraissent parfois anodins, mais qui nécessitent un réel apprentissage chez le cheval, lui sont alors transmis. C’est, par exemple, le cas pour les transitions montantes et descendantes, la direction, l’arrêt ou encore l’exercice du montoir (en particulier pour les trotteurs).
Si nécessaire, pour les chevaux n’ayant jamais eu de cavalier sur le dos, le travail de débourrage est d’abord fait à pied, puis avec la selle et enfin monté.
Un ensemble de prérequis doit être valider avant de proposer le cheval à la vente ou à l’adoption.
Suivant ses aptitudes, le nouveau propriétaire peut alors décider de pratiquer une discipline plutôt qu’une autre avec son cheval. Les structures apprennent donc les bases de l’équitation classique au cheval pour ensuite laisser libre cours au futur cavalier qui le récupèrera de continuer cet apprentissage dans la direction qu’il souhaite (dressage, cso, horseball, spectacle, etc.).
Les écuries de reconversion gardent les chevaux 1 mois au minima afin d’éviter des placements précipités. Tant qu’ils n’ont pas trouvé une bonne famille, l’association continu d’en prendre soin et de les former. Ils bénéficient alors d’un travail plus poussé.
3/ Et après ?
Lorsqu’un cavalier à le coup de cœur pour un cheval, celui-ci lui est alors vendu sous un contrat associatif qui suivra le cheval toute sa vie (même s’il change à nouveau de propriétaire).
Ce contrat a pour but d’assurer le bien-être du cheval et une traçabilité à vie de son bien-être. Il assure :
- L’interdiction d’abattage
- L’impossibilité pour le cheval de réintégrer la filière course (ni en France, ni à l’étranger)
L’association passerelle spécialisée dans la reconversion des trotteurs :
- Empêche également la vente des chevaux aux équipages de chasse à courre
- Et interdit la réalisation de protocole expérimental sur le cheval
Le propriétaire s’engage aussi à donner des nouvelles du cheval à l’association et à l’écurie de reconversion au moins une fois par an.
Les associations de reconversion ont donc pour finalité d’aider les différents chevaux à trouver leur âme sœur, avec qui ils pourront passer le reste de leur vie à être choyés.
Leur but premier reste le bien être du cheval. Les structures d’accueil doivent respecter une charte bien-être. Une grande importance est accordée aux conditions de vie du cheval, il est primordial que celui-ci sorte au paddock en extérieur et sociabilise avec ses congénères.
Comme n’importe quel équidé, les pur-sang ou les trotteurs nécessitent des soins et de l’attention. Acheter un cheval, et ce peut-importe sa valeur, est un gage de responsabilité. Les nouveaux propriétaires qui récupèrent un cheval réformé doivent en prendre soin et assurer son bien-être.
Ce sont des chevaux aux grands cœurs qui « rendent au centuple aux propriétaires ce qu’eux peuvent leurs apporter » selon Carole DESMETZ de l’association Au-delà des Pistes.
