Comment bien nourrir son cheval au box ? C’est la question que de nombreux propriétaires se posent, par souci d’apporter les besoins nutritionnels suffisants à leurs compagnons à 4 pattes. Alors, si vous aussi vous vous posez la question, on vous donne toutes les astuces sur la nourriture du cheval en box.
L’importance du fourrage et de la ration
Nous le savons : le cheval est un animal herbivore. Alors, lorsqu’on décide de faire du box son nouveau mode d’hébergement, il faut penser à adapter son régime alimentaire. Car oui, bien qu‘il soit sorti au paddock plusieurs heures par jour, le cheval a besoin de mastiquer toute la journée. Il peut donc passer entre 16 et 24 heures par jour à manger ! Et la raison est toute simple : l’estomac du cheval est très petit par rapport à son imposante taille, puisqu’il a une capacité de 7 à 18 litres seulement. Son estomac peut donc se vider en seulement 20 minutes, ce qui explique cette envie de manger en continu.
De plus, contrairement aux humains, l’estomac du cheval produit de l’acide chlorhydrique (acide gastrique) en continu. La production de salive provoquée par l’ingestion de fibres (contenue dans les fourrages), est donc la seule façon naturelle de tamponner cette acidité. En l’absence de mastication et donc, de production de salive, le cheval sera plus susceptible aux ulcères d’estomac.
Il est donc primordial de pouvoir apporter fourrage et concentrés à son cheval lorsqu’il vit au box. Et pour ce faire, il y a quelques principes essentiels à connaître…
5 conseils pour bien nourrir son cheval
Afin d’apporter des quantités suffisantes de nourriture à son cheval, il est important de contrôler la qualité et la façon dont on alimente l’animal. Sacha Brevault est vétérinaire équin, il nous livre ses 5 meilleurs conseils.
- 1) Choisir un fourrage adapté. A la base, le cheval est un herbivore, qui passe la majorité de son temps à brouter. Lorsqu’il vit au box, il bénéficie d’un accès réduit à ce type de nourriture. Il est donc indispensable de lui offrir une alimentation diversifiée, permettant de lui apporter toutes les valeurs énergétiques dont il a besoin, en fonction de son âge et de sa taille.
« Il est préférable de choisir un foin peu poussiéreux pour éviter au cheval de développer des problèmes respiratoires, comme de l’asthme. Pour les chevaux en surpoids, on peut tremper le foin dans l’eau pour lui faire perdre des sucres. De cette manière, le cheval bénéficiera des fibres nécessaires, sans les calories. »
Il est également important de choisir un fourrage de bonne qualité, et pour le vérifier plusieurs points sont à surveiller.
« Le foin doit dater de préférence, de l’année précédente. Et pour vérifier la qualité du foin, il suffit de contrôler son odeur : il ne doit pas sentir mauvais. Et sa couleur : il peut tourner au vert mais il ne doit pas être marron. »
- 2) Fournir un fourrage en quantité suffisante : il doit représenter 50% de la ration (foin et herbe compris). Il est recommandé d’ajouter un complément d’alimentation à la ration en cas de besoin de votre cheval.
« On considère que la matière sèche suffisante est d’environ 10 kg pour un cheval de 500kg. Il doit prendre le temps pour mastiquer le foin afin d’avoir assez de nutriments : plus il produit de la salive, moins il va avoir l’estomac acide. Il n’est donc pas recommandé de donner une grosse quantité de foin d’un coup, mais plutôt d’utiliser un filet à foin afin de l’obliger à manger plus lentement. »
- 3) Adapter la ration en fonction de l’activité. Il est important d’apporter des apports énergétiques suffisants en fonction de l’activité physique du cheval.
"En général, on considère qu’un cheval de loisir ou un cheval qui sort en concours sur des épreuves Club et Amateur, peut rester uniquement au fourrage, s’il en a en quantité suffisante. C’est la base de l’alimentation. Le cavalier peut lui donner en plus un complément en minéraux et en vitamines (CMV) avec des pierres, par exemple. Cette association suffit pour une activité légère à modérée. En revanche, pour un cheval soumis à un entrainement plus intensif, ou qui a une poussée de croissance à gérer, on peut compléter cet apport en fourrage avec des aliments « concentrés ». Ils peuvent se présenter sous forme de granulés ou de floconnés. »
- 4) Fractionner les repas. Comme nous l’avons dit précédemment, le cheval possède un petit estomac. Il est donc recommandé de fractionner ses repas, afin qu’il ne se « gave » pas.
« L’idéal est de placer le foin dans un filet à foin, mais si ce n’est pas possible, il faudra compter 2-3 distributions de foin par jour minimum, afin de s’assurer que le cheval dispose de fourrage de manière continue. Pour les concentrés (granulés, floconnés), il est préférable d’éviter de dépasser 2 litres par repas, sauf exception. On favorise toujours l’augmentation du nombre de repas, plutôt que de grosses quantités. De cette manière, le cheval peut alterner foin, puis concentrés, et ainsi réduire les risques d’ulcère gastrique. »
- 5) Éviter certains composants. Lorsque vous souhaitez donner un aliment concentré à votre cheval, il est conseillé de regarder la composition de sa nourriture : certains composants peuvent être nocifs pour sa santé.
« La mélasse fait partie des éléments à éviter. C’est un sucre de mauvaise qualité, qui est utilisé pour compacter certains types de granulés. Il augmente l’appétence : le cheval va avoir envie d’en manger, mais il va être délétère pour l’estomac. Il est donc préférable de choisir des aliments avec des sucres apportés par des céréales, ou par d’autres aliments qui seront plus utiles pour le cheval. »
Les rations doivent être similaires tous les jours, et distribuées à des horaires réguliers. En cas de changement alimentaire, il est préférable de faire une transition de minimum 8 jours.
Vous avez désormais toutes les astuces pour assurer une bonne routine alimentaire à votre cheval !
