La cavalière française Agathe VACHER intègre la team SPORT des Ambassadeurs Horse Republic. Très remarquée sur le circuit poney en France, la jeune femme de 31 ans s’est petit à petit effacée pour s’installer en Suisse. Aujourd’hui, son système se base sur la formation de chevaux de sport de haut niveau mais à la différence de beaucoup, le but économique n’y est pas. L’objectif : évoluer avec chaque cheval. Entretien en deux parties, découvrez d’abord la cavalière.
Horse Republic : Nous aimerions bien connaître la petite Agathe que tu étais à tes débuts à poney. Tu nous racontes ?
Agathe Vacher : Je suis la petite dernière d’une famille parisienne où personne ne monte à cheval. J’ai commencé l’équitation le week-end en Bretagne. Quand j’ai débuté la compétition, mes parents se sont investis mais ma mère s’est davantage prise de passion. Au début, elle me disait qu’à mes seize ans, ce serait terminé et que je me consacrerai à autre chose. Il s’est avéré que cette passion a pris plus de proportion. Ma mère a vraiment mis un pied dans le milieu en investissant dans beaucoup de chevaux, autant pour d’autres cavaliers que moi. À terme, c’est vraiment devenu une passion mère/fille.
Horse Republic : Présélectionnée pour les championnats d’Europe à poneys, cavalière de nombreuses Coupes des nations Jeunes et pourtant pas, d’échéance européenne à ton compteur… Comment l’expliques-tu ?
Agathe Vacher : Je n’étais pas assez mature pour faire les championnats Jeunes, j’ai mis du temps à murir (rires !). Mon déménagement en Suisse a été un véritable électrochoc : est-ce que je me lance vraiment dans les chevaux ou est-ce que je fais des études ? Jusqu’à mes 21 ans, la question a été prédominante. J’essayais de coupler les deux mais je n’avais pas le niveau espéré dans chacun des deux domaines. En Suisse, j’ai eu du mal à trouver une école qui me permettait d’allier correctement les deux. Ce n’était pas encore une pédagogie très développée alors le choix a vite été fait.
Horse Republic : Aujourd’hui, quel est ton système avec les chevaux ?
Agathe Vacher : Nous faisons un pur investissement personnel par choix et possibilité. Je me base sur le sport et c’est une véritable chance pour moi parce que je n’ai pas de but économie derrière, du moins j’ai pour l’instant cette latitude-là ! Ça fait quelques années qu’on achète de bons jeunes chevaux avec qui j’ai vraiment tout mon temps. Dans nos investissements, nous sommes dans une logique d’entreprise, j’ai donc choisi d’avoir de jeunes chevaux que je fais mûrir et évoluer. L‘objectif est que chacun apporte quelque chose à l’autre. Lorsque j’en vends, c’est qu’on n’arrive plus à évoluer. J’ai en ce moment huit chevaux au travail et quelques poulinières. J’ai un gros lien avec chacun d’eux, c’est très important !
Horse Republic : Sportive de haut niveau et amoureuse des chevaux, quand on te parle de bien-être animal, qu’en dis-tu ?
Agathe Vacher : C’est une question d’équilibre. Il faut réfléchir comme une logique d’entreprise. Ma structure est à part, je n’ai pas de but économique mais lorsque c’est le cas, il faut faire du profit sans asservir les chevaux. Pour moi, le bien-être animal est d’essayer d’effacer au maximum ce rapport de dominé/dominant et de le comprendre. De mon côté, je travaille avec une amie et éthologue Magdaléna Pommier qui est souvent au côté de Camille Judet-Chéret (cavalière internationale de dressage, ndlr). Au début, je la regardais avec de gros yeux mais elle m’a appris cette chose d’assez incroyable qui est ce lien et celui du travail à pied ainsi qu’à cheval. C’est devenu très important pour moi et je souhaite que mon équipe ait le même état d’esprit. Je veux qu’elle ait cette connexion-là. Une longe à moitié au téléphone ne m’intéresse pas. Par contre, une longe où le cavalier/groom essaie de comprendre le cheval en lui créant des points d’ancrage, ça oui.
Horse Republic : En parlant de ton équipe, qui est avec toi au quotidien ?
Agathe Vacher : Julie Thomas travaille avec moi depuis trois ans. Elle a débuté en freelance avant de passer à plein temps. Le projet lui a plu et elle a fait un choix de vie incroyable. Elle m’a prouvé qu’on pouvait avoir une confiance incroyable l’une en l’autre. Sa famille et elle se sont rapprochées des écuries pour faciliter son quotidien. C’est très important car ce sont mes yeux, mes jambes et mon corps quand je ne suis pas là. Loïc Binet travaille depuis 9 mois avec nous. Je suis assez fière car il est tout aussi important.
À jeudi pour la seconde partie de notre entretien avec Agathe Vacher !
Crédit photos : © 1clicphoto / Hervé Bonnaud