Petites histoires de l’équitation aux JO
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Petites histoires de l’équitation aux JO

Entre records et anecdotes, l’équitation a conquis sa place olympique.

Photo de couverture : ©REUTERS


Depuis l’existence des Jeux Olympiques modernes, en 1896 et l’intégration de l’équitation à cet évènement sportif en 1900, de nombreuses anecdotes ont marqué les esprits. On s’en souvient avec émotion, effroi et admiration.


Le sport équestre n’est pas une banale compétition parmi les autres : au fil des échéances olympiques, les cavaliers et leurs chevaux ont su se distinguer de multiples façons.


Des couples d’exception


Plongeons dans les records olympiques. Ces exploits équestres illustrent la force unique créée par l'exceptionnelle union réussie entre un cavalier et son cheval. Du jamais vu!


Charlotte DUJARDIN, cavalière britannique de dressage, détient le record du meilleur pourcentage en reprise de dressage aux Jeux Olympiques. À Rio de Janeiro le 15 août 2016, Charlotte et Valegro obtiennent la note de 93,857% lors du Grand Prix Libre en individuel, décrochant ainsi la médaille d'or. 


“I know I've done my best and he's done his.”
En français, “Je sais que j'ai fait de mon mieux et qu'il a fait le sien.”, confie Charlotte à Horse Network lors d’une interview.


Cette année-là, ils remportent également la médaille d'argent par équipe pour la Grande-Bretagne. L’émotion était intense.

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©Dirk Caremans


Aux Jeux Olympiques d’Atlanta en 1996, l'étalon Jus De Pomme, monté par le cavalier allemand Ulrich KIRCHHOFF, réalise une performance exceptionnelle en remportant deux médailles d'or dans les épreuves individuelles et collectives de CSO (Concours de Saut d’Obstacles). Il est le seul étalon de l’histoire à remporter deux médailles d’or la même année.


Dans cette discipline équestre, la réalisation d'un parcours parfait est complexe. Si difficile qu'il a fallu attendre 1976, à Montréal, pour voir le premier couple de l'histoire des Jeux Olympiques réaliser un double sans faute lors de l'épreuve individuelle de saut d'obstacles. Il s’agit du cavalier allemand Alwin SCHOCKEMÖHLE accompagné de son cheval Warwick Rex.



Les Jeux Olympiques n’ont pas d’âge


Aucune restriction d'âge ne limite la participation aux Jeux Olympiques en tant qu'athlète. Des enfants peuvent confronter des seniors que l’on aurait imaginé presque à la retraite.


Pour preuve, à seulement 10 ans, le gymnaste grec Dimítrios LOÚNDRAS marque l'histoire en remportant une médaille de bronze aux Jeux d'Athènes en 1996, prouvant ainsi que l'âge n'est qu'un nombre. C’est certes de la gym. Mais l’équitation n’est pas en reste.


La brésilienne Luiza TAVARES DE ALMEIDA participe, par exemple, à ses premiers Jeux à Beijing (Hong Kong plus précisément) en 2008 à l’âge de 16 ans. C’est dans l’épreuve de dressage individuelle que la jeune cavalière a tenté de se démarquer face aux plus grands de la planète dressage.


“I'm very lucky to be so young and already participating in my second olympic games.”
En français : “J'ai beaucoup de chance d'être si jeune et de participer déjà à mes deuxièmes Jeux olympiques.”, livre Luiza lors d’une interview d’Equidia aux JO de Londres en 2012.


La diversité des âges aux Jeux est fascinante. Elle permet aussi la participation des sportifs plus âgés.


A 72 ans, l’autrichien Arthur VON PONGRACZ devient le cavalier olympique le plus âgé en participant aux épreuves de dressage lors des Jeux de Berlin en 1936. 

Le record du cavalier médaillé olympique le plus âgé appartient à l’australien Andrew HOY, 62 ans, médaillé en 2021 à Tokyo en CCE avec Vassily De Lassos.


Un autre exploit très impressionnant est celui d’Ian MILLAR. Le cavalier canadien de CSO cumule dix participations aux Jeux Olympiques, entre 1972 et 2012. Surnommé Captain Canada, Ian est le seul athlète à avoir participé à dix reprises aux Jeux Olympiques.

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©Comité olympique canadien



Plus de peur que de mal 


Une grande émotion aussi, parfois provoquée par des incidents improbables. 


C’est le cas lors des Jeux Olympiques de 2012 à Londres. Durant la première manche de l’épreuve de CSO par équipes, le cavalier français Simon DELESTRE s'apprête à signer un parcours sans faute lorsqu'en plein saut, sur l’avant-dernier obstacle, sa rêne droite se casse. Serein, le cavalier décide de terminer son parcours après seulement une volte. Il franchit donc le dernier obstacle de ce parcours et termine cette manche avec six points de pénalités.

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©Scoopdyga


Le sort s’abat visiblement sur Simon DELESTRE puisque quatre ans plus tard, aux Jeux Olympiques de Rio, le cavalier ne peut pas prendre le départ aux épreuves individuelles et par équipe de saut d’obstacles. Son fidèle Hermès Ryan des Hayettes s’est blessé dans son box, lui provoquant une microfracture de la pointe du jarret. Le cheval doit donc rester au repos pour quelques temps. Rien de grave pour Hermès qui a pu, après cette blessure, participer à de nombreuses autres échéances comme le mythique Saut Hermès qu’il a remporté en 2018 puis en 2019. Il profite aujourd’hui d’une belle retraite.


De la diversité dans les disciplines équestres : plus de polo ni de voltige, hélas!


On connaît aujourd’hui les épreuves olympiques d’équitation composées de trois disciplines : le Dressage, le Saut d’Obstacles et le Concours Complet d’Equitation. Mais on a tendance à oublier que d’autres disciplines équestres ont eu leur place lors d’une ou plusieurs éditions des Jeux.


Le polo a notamment été une épreuve à plusieurs reprises. En 1900, lors de l’apparition de l’équitation aux Jeux Olympiques et en 1908. La discipline revient quelques années plus tard en 1920 et 1924 puis, pour la dernière fois, en 1936. 

La voltige fût également une discipline olympique mais cette fois, lors d’une seule édition, en 1920.



Des athlètes multi-talents aux JO 


Certains cavaliers sont connus non seulement pour leur pratique de l’équitation, mais aussi pour avoir changé de discipline ou de sport au cours de leur carrière.


Le suédois Lars Daniel NORLING, par exemple, a participé aux Jeux Olympiques en gymnastique avant de devenir cavalier olympique en 1920. Il remporte ainsi trois médailles d'or dans deux sports différents.


Le tricolore Michel ROBERT, célèbre cavalier français de saut d’obstacles, a débuté dans le Concours Complet avant de se consacrer au CSO plus de 10 ans après sa participation aux Jeux de 1972. Il a bien choisi sa nouvelle discipline puisqu’il obtient deux médailles de bronze en 1988 et 1992.

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©Scoopdyga


Hiroshi HOKETSU, cavalier japonais de dressage, a lui aussi changé de discipline, ayant initialement participé au CSO aux Jeux Olympiques. Cependant, son engagement et sa passion pour le sport n'ont pas varié.


Notre ambassadeur sportif et membre des Horse Republic HEROES 2024, Vladimir VINCHON, membre de l’équipe de France de para-dressage, est passé des courses de steeple -chase au CSO puis au dressage.


Il incarne l’exemplarité dans la résilience en se réorientant vers le handisport après un accident de la route pendant son apprentissage de lad-jockey. Et avec un succès équivalent!


Après avoir participé aux Jeux de Londres en 2012 puis à ceux de Tokyo en 2021, Vladimir est présélectionné pour les Jeux Paralympiques de Paris 2024, il participera peut-être ainsi à cette compétition pour la troisième fois, une belle revanche sur la vie.

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©FEI_Leanjo de Koster