Grégory COTTARD : "J'aimerais que Cocaïne intègre la liste des chevaux olympiques"
Sport - INTERVIEW

Grégory COTTARD : "J'aimerais que Cocaïne intègre la liste des chevaux olympiques"

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Horse Republic : Comment vont tes juments, Bibici et Cocaïne?

Grégory Cottard : Ça va très bien, elles sont en forme. Bibici se repose après la blessure qu'elle a eu à un antérieur pendant le CSIO de Dublin (Irlande) mi-août. Elle va reprendre le travail mi-janvier. Elle vit totalement dehors au pré depuis deux mois, et ça lui fait un bon break physique et mental. Elle pourra reprendre la compétition en mars ou avril, sans doute. C'est elle qui nous dira.

Cocaïne est aussi en forme. Elle est encore classée dans le Grand Prix à St Lo le week-end dernier et va aller sauter à Rouen dans le CSI4* d'Equi Seine (23-26 novembre). J’aimerais aller au CHI de Genève (6-10 décembre), j’adorerais monter cette piste. Je vais aussi lui faire faire un bon break cet hiver parce que j’aimerais qu’elle soit en forme pour la saison prochaine.


Quel regard portes-tu sur leur saison 2023?

Grégory Cottard : Ça a été une saison riche en apprentissages autant pour moi que pour les juments car on a beaucoup couru pour l’équipe de France, notamment sur des terrains en herbe à Rome (Italie), à La Baule (France), à Hickstead (UK), à Faltersbö (Suède) et à Dublin (Irlande). 

Ce sont des opportunités que j’ai saisies parce que je voulais courir pour l’équipe nationale et pour mon pays. En même temps, cela m'a permis de prendre de l'expérience et les juments aussi.

C'était un choix de préparation en vue des Championnats d’Europe, et donc j’ai suivi le programme que l’on m’a fait en vue de cette échéance. Finalement, je n’ai pas été sélectionné et ensuite, Bibici s’est blessée à Dublin...


Tu regrettes ?

Grégory Cottard : Non, je ne regrette pas. Ce sont des choix que j’ai faits et que j'assume. Je sais aussi que j'ai fait des erreurs, et que ces choix je les ferai différemment à l’avenir pour protéger encore davantage mes chevaux : je sauterai moins sur herbe, je monterai avec moins d'intensité. Si c’était à refaire, je ne serais pas allé à Dublin, et au lieu d'aller à Hickstead, je serais allé à Dinard par exemple. Faire 4h de camion c’est moins fatiguant que de faire 2 jours de camion.

On avait beaucoup d’objectifs de performance aussi. Alors que l’on sait que l’on a aussi besoin de concours "à blanc", faciles, pour ne pas mettre les chevaux trop à l’effort. Finalement, Bibici n’a pas fait un concours "cool" cette saison, elle a été soumise à un objectif de performance à chaque sortie.

On attendait de nous que l’on réponde présent à 2 000%. Alors évidemment, on a eu une ou deux contre-performances, dont la première manche de la Coupe des Nations à la Baule. Cela nous est arrivé comme à d’autres, c’est le sport. Rater deux parcours dans la saison, c'est finalement pas grand-chose.


On est surpris de ne pas te voir courir à Equita Lyon. Tu n'avais pas prévu d'y aller?

Grégory Cottard : Moi aussi, je suis surpris de ne pas me voir monter à Lyon (rires)... Je ne peux pas expliquer quelque chose que je ne comprends pas. J'avais demandé à faire partie de la sélection française. Quand elle a été faite pour le CSI5*, j'étais le 5ème meilleur Français dans le classement mondial. Au final, il y a plus de 20 couples français sélectionnés mais pas moi. Bon.

Je sais qu'être sélectionneur n'est pas facile parce qu'on ne peut pas servir tout le monde. Mais je crois que j'aurais dû être à Lyon avec Cocaïne qui avait toute sa place et sa légitimité (ndlr : Cocaïne a gagné le Grand Prix de Bordeaux, celui d'Ascona aussi et s'est notamment classée dans le Grand Prix d'Hickstead où elle a aidé la France à se qualifier pour la finale de la Coupe des Nations à Barcelone).


Cocaïne était un peu dans l'ombre cette année, mais elle a un taux de réussite impressionnant. Qu'est-ce qui différencie Bibici de Cocaïne?

Grégory Cottard : En général, Cocaïne sautait les Grands Prix du samedi et Bibici les Grands Prix du Dimanche, plus difficiles. Cette année, Cocaïne a gagné en maturité dans son rôle de "seconde" de Bibici lors des grandes échéances.

Elles sont similaires mentalement et ont toutes les deux la même envie de tout donner quand elles sont en piste. Elles ont la même capacité à faire et elles aiment me faire plaisir.

Après, Bibici est un chat à l'aise dans son corps. Cocaïne est un peu plus raide mais elle a progressé. Cocaïne a un peu plus de force, et Bibici a une technique qui joue en sa faveur.


Quels sont tes projets sportifs pour 2024?

Grégory Cottard : Les Jeux Olympiques de Paris 2024, clairement. J’aimerais que Cocaïne intègre la liste des chevaux susceptibles d'aller courir les JO. On va préparer les deux juments dans cet objectif.

Je vais, aussi, préparer mes autres chevaux Papillot, Carola, Dragibus et Trésor pour épauler Bibici et Cocaïne sur la saison 2024. On ne va plus faire courir les deux juments en même temps pour alléger leur calendrier de compétition.


Tu incarnes la nouvelle équitation aux yeux de la jeune génération et d'une partie du grand public. Cela t'inspire quoi?

Grégory Cottard : J’ai du mal à me rendre vraiment compte. Les gens me reconnaissent maintenant, ce qui me gêne un peu. Cela me touche et me rend heureux aussi, surtout si je peux contribuer à un petit quelque chose de positif. C’est sans prétention. Je fais ce que je pense devoir faire, comme j’ai envie de le faire et j'avance dans mon coin. Et je continue d’essayer de progresser dans la compréhension des chevaux.

Grégory COTTARD

Grégory COTTARD

Cavalier des écuries de Wy à Drocourt (78), Grégory Cottard a été Champion de France Pro Elite en CSO et concourt pour la France lors des CSI5* et Coupes des nations. En 2020, le COVID marque un tournant dans son équitation. Privé de concours, Grégory passe beaucoup de temps avec ses chevaux, les observe, s'intéresse davantage à leur fonctionnement, à leur sensibilité aussi. Démarre alors sa quête d'une équitation de sport plus légère.


Grégory Cottard est ambassadeur Horse Republic.

Il figure dans le groupe 1 des cavaliers français de CSO pré-sélectionnés pour les Jeux olympiques de Paris 2024 avec sa jument Bibici.