Quand les femmes se mobilisent contre les violences faites aux chevaux !
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Quand les femmes se mobilisent contre les violences faites aux chevaux !

Le sujet du consentement au coeur du festival des arts équestres libres

Ce mercredi 8 mars est un symbole fort pour les femmes. Destinée à la sensibilisation et à la mobilisation en faveur des droits des femmes, cette journée permet de libérer la parole et de déceler les axes qui restent à améliorer au sein de la société pour une meilleure équité. Et ce sujet tient particulièrement à coeur à l’Association très féminine du « Cheval Bavard », qui lutte quotidiennement contre les violences faites aux chevaux. On vous en dit plus. 


Une association engagée 


« Le Cheval Bavard », c’est une association, une écurie de propriétaires, un théâtre de spectacles, une école d’équitation…autant de casquettes qu’aime revêtir Galienne Tonka, la fondatrice. Écuyère et amoureuse des chevaux dits « difficiles», elle a fondé au sein d'une ferme en Charente "Le Cheval Bavard" au début des années 2000 dans l’objectif de pratiquer et de transmettre une équitation de « simplicité ». 

« Résoudre des problèmes lorsque je monte un cheval ne m’intéresse pas. Mon but c’est de m’arranger pour qu’il n’y ait pas de problèmes. Ma force, c’est de proposer et pas d’imposer. Ça ne veut pas dire qu’il n’y a pas de limites, ça veut juste dire que je ne crée pas de contrainte ou de peur chez l’animal », explique Galienne Tonka. 


L’une des particularités de son écurie : sur 22 chevaux, 19 sont entiers. Un choix qui s’est imposé comme une évidence dans sa vie de cavalière. « Au cours de ma carrière je n’ai monté presque que des étalons. Ce sont des chevaux au caractère compliqué, qui savent dire « non », et à qui on doit s’adapter pour ne pas les brusquer. Alors, quand ils nous accordent un « oui » c’est une grande victoire. De cette manière je me sens utile ». 


Cette recherche de simplicité se traduit par un enseignement tiré des règles de dressage classique, ajouté à une recherche d’une équitation respectueuse du cheval et du cavalier. « Le Cheval Bavard est basé sur un travail avec les chevaux sans violence, en privilégiant un partenariat entre l’humain et l’animal » précise Galienne. 


Cette équitation engagée attire : une dizaine de cavalières composent aujourd'hui l'écurie. Une forte majorité féminine qui se reflète aussi au sein de l’association, composée exclusivement de femmes. 


Derrière l'amour des chevaux, une solidarité entre femmes 


Le cheval Bavard, c’est aussi un rassemblement de femmes, venues de tous horizons, autour des mêmes convictions : imposer leur place de femme dans un milieu masculin comme celui de l’équitation. 


« Au sein de l’association, nous sommes toutes des jeunes femmes âgées d’une trentaine d’années, investies dans des milieux professionnels ou personnels très occupés par des hommes, comme l’équitation. On souhaite montrer que la femme peut avoir des atouts et une sensibilité qui permettent de travailler différemment les chevaux par exemple. » explique Clémentine Daubeuf, chargée de communication de l’association. 


C’est autour de cette sororité, chère à Galienne, que l’association a choisi la journée du 8 mars pour aborder un thème qui sera au coeur de leur festival annuel organisé cet été : le consentement. « Les 26 et 27 août, nous organisons le festival d’arts équestres libres. Cette année, il est intitulé « A cheval Simone ! », et nous parlerons de la relation que nous avons avec les chevaux, afin de faire le lien avec les relations entre humains : les notions de pouvoir, de consentement, de violences." souligne Galienne Tonka. 


Durant ces deux jours, des tables rondes seront alors organisées avec des professionnels influents du milieu de l’équitation, dans le but de croiser les regards et les points de vue sur des sujets audacieux à aborder. « Au cours de ma carrière, j’ai observé beaucoup de violence envers les chevaux. Souvent on a des façons de faire avec eux, qui sont héritées de vieux mythes patriarcaux. Faire céder, la notion de domination, de soumission, tout cela est un vocabulaire hérité d’une science militaire. J’aimerais, lors de ce festival, partir de la relation qu’on a avec les chevaux pour expliciter des choses dans la société".


Le cheval est un animal de proie, tout comme les femmes peuvent l’être dans certaines situations. Si on s’entend aussi bien avec eux, c’est parce qu’on se comprend. Donc il faut se mettre à la place du cheval pour mieux ressentir ce qu’il peut ressentir. Et se rendre compte qu’il y a des choses qu’on peut changer entre nous pour vivre plus harmonieusement », raconte Galienne.


Au terme de ce festival, Le Cheval Bavard espère ainsi passer d’une sororité à une « chevalité ».