01 I Comment est né ton goût pour l'éthologie?
Ma rencontre avec Christian Cazor, homme de cheval et expert dans l'education, m'a fait comprendre que le niveau équestre que j'avais acquis ne suffisait pas à éduquer un cheval correctement. Je me suis mis à lire, à visionner des vidéos, à écouter tout ce que je pouvais trouver sur le sujet et je me suis aussi rapproché des plus grands dresseurs comme Jean-François PIGNON, Mario LURASCHI ou Andy BOOTH pour me former à leurs côtés. Jean-François PIGNON m'a démontré qu'un homme pouvait réellement posséder en lui le langage des chevaux. Cette découverte fut pour moi extraordinaire.
02 I Peux-tu résumer les besoins vitaux du cheval?
Dans la nature un cheval seul est un cheval mort. J'ai souvent observé dans mes groupes que le contact avec les autres primait, par exemple, sur la nourriture. Pour manger sa ration journalière (environ 60 kilos d'herbe), le cheval doit parcourir une quinzaine de kilomètres dans la journée. Il en va de son bien-être physique et mental. C'est pourquoi les chevaux enfermés dans un box ou exposés à un travail trop contraignant peuvent développer des comportements anormaux. Le cheval est un animal-proie, facilement craintif, la fuite est l'une de ses premières protections.
Tout son comportement est déterminé par l'ensemble de ses émotions.
Enfin il est sensible, on pourrait même dire qu'il présente toutes les caractéristiques d'un medium, c'est à dire d'une personne réceptive à des influences ou à des phénomènes non perceptibles par les 5 sens. Il possède aussi une mémoire prodigieuse.
03 I Que penses-tu de la façon dont l'homme interagit avec le cheval?
L'homme ou la femme qui veut aborder les chevaux doit être en bonne condition mentale et physique car le cheval détecte à coup sûr toutes les faiblesses de son dresseur. Ensuite, il faut que l'homme soit capable de maîtriser ses émotions pour éviter les mouvements involontaires et parasites.
J'ai du apprendre à bouger de manière fluide, à la manière d'un danseur.
Le dresseur doit adopter des gestes ronds. L'énergie corporelle se travaille aussi. Le mental est d'une importance capitale car le cheval perçoit nos pensées négatives. Et aussi des expressions positives comme la récompense. Les adultes ont tendance à intellectualiser des gestes qu'ils reproduisent de façon mécanique. Alors que le cheval est dans le ressenti, le spontané.
